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Outre quelques lignes sur les interventions de chaque invité au cours de la Mosaïque des Lexiques numéro un ayant eu lieu le vendredi premier février deux mille dix neuf, la feuille de salle complète de cette première soirée est dorénavant en ligne.

 

 

« Cette année 2019 je me suis engagé à écrire et performer un nombre élevé de propositions artistiques ambitieuses, inversement proportionnelle est la taille du budget pour ces projets. Je compte par exemple lancer une série de performances où je raconterai L’Odyssée d’Homère avec mes propres mots. Vendredi je voulais introduire la série et lancer le premier épisode. Mais je doute d’être prêt à temps ».

— Phoenix Atala, artiste plasticien quoique multidisciplinaire

 

 

« Olivier Cadiot déchiffrera un manuscrit en cours pour chercher ses mots en direct ».

 

— Olivier Cadiot est écrivain

 

 

«        ».

 

— Thomas Clerc, écrivain de variété

 

 

un texte par Mette Edvardsen.

— Mette Edvardsen, chorégraphe du langage, elle transmet des livres oralement

 

 

SPEED
« Olivia Speed est l’héroïne de SPEED ».

SPEED est un livre de Gabriel Gauthier

 

 

« Vendredi commence une enquête qui se poursuivra toute l’année : pourquoi, quand on utilise internet pour se renseigner sur une oeuvre, on trouve facilement les intentions de l’artiste, mais plus rarement des descriptions, lesquelles ressemblent souvent mot pour mot au projet énoncé, comme si rien ne s’était passé pendant sa réalisation.
Plus étrange encore, l’oeuvre – et nous avec – semble bloquée au seuil d’une réalisation qui ne viendra jamais. A partir d’exemples concrets, programmes de festivals ou de musées, films didactiques dans les expositions, revues de presse et sites d’artistes ou de théâtres, on cherchera à savoir qui a tué le futur ».

— Laurent Goldring, plasticien vidéaste

 

 

« En 2004, j’ai publié Il paraît aux éditions cent pages, un livre écrit dans le noir de mon labo photo, puis en 2016 Elle paraît chez le même éditeur. Dans les deux livres, toutes les phrases commencent par « Il paraît que » et font apparaître des fragments disparates du monde qui nous entoure. Ce deuxième titre Elle paraît est une énigme et une promesse. L’apparition un pendant aux apparences ? Ce qui se manifeste, ce qui prend forme, ce qui commence, ce qui se donne à voir… Je réunis des phrases commençant par « Elle paraît ». Je traduis l’impersonnel (il) de « Il paraît » en une abstraction (elle) entendue au sens de Oskar Schlemmer : une force de disjonction ».


— Françoise Goria, photographe « acteur de la photo-phrase »

 

 

« Le 1er février, elle partage une chanson écrite pour son nouveau projet Ôno-Sensation (création juin 2019) qui propose une traversée dans l’œuvre de Kazuo Ôno - Admiring La Argentina (1977) - et qui met en partage la façon dont les mort·e·s nous rendent heureux·ses ». Collaboration musicale : The Unlikely Boy (Éléna Tissier).

 

— Pauline Le Boulba, critique affectée, elle répond à des danses en dansant et en écrivant des chansons, des raps, des poèmes, des essais

 

 

« Les fausses notes me chatouillent les oreilles est un monologue qui se présente à première vue comme un hommage à Julien Lepers, l’ancien présentateur de l’émission télévisée Question pour un champion, avec une insistance marquée sur l’intérêt que ce métier prête à la voix et à la prosodie en général ».

— Valentin Lewandowski, ses principales inspirations sont la grammaire française, la psycholinguistique, les stand-up comedies et le slapstick

 

 

  « Tranquille cool raoul
     Tranquille cool raoul
     Tranquille cool raoul
     Tranquille cool raoul
     Tran tran tranquille cool raoul
     Tranquille cool raoul »

— Paroles et musique d’Elsa Michaud

 

 

« Pour le premier février 2019 j’ai invité Jean-Baptiste Veyret-Logerias, Anne Lenglet, Babeth Joinet, Roland Zimmerman, Margot Videcoq et François Hiffler à entonner quelques chansons très courtes ».

— Pascale Murtin, dont quelques chansons courtes sont interprétées par le choeur « Les Locaux »

 

 

Episode 1 ― « C’est grâce à mon vocabulaire que je parle, bien que je ne sois pas toujours d’accord avec lui, est une brève épopée de ce que je fabrique avec mon vocabulaire, comme par exemple convier des personnes à faire une brève épopée de ce qu’ils fabriquent avec leur vocabulaire.
Mes invitées et mes invités du 1er février 2019 sont 16 étudiantes et étudiants de l’École Supérieure d’Art Grenoble-Valence : ACCORSO Jonas, BERTRAND Juilette, BLANC Apolline, HENRY Caroline, LONGEFAY Lena, MERLOT-DECLERCK Clara, NAPIERSKI Joris, PEROT Sidonie, PITREL Mathilde, PROST Julien, RICHARD Emma, SEYVE-FALAISE Louane, SIMONOT Auriane, SONG Wanrong, WIERZBICKI Louis, YAHIAOUI
Yannis ».

— Antoinette Ohannessian, artiste plasticienne qui invite ce premier février seize étudiants de l’ARC mené en collaboration avec Benjamin Seror à l’ÉSAD Grenoble•Valence

 

 

« N’ayant lui-même plus rien à dire, Peeters écoute ce que les choses racontent. Ou en tous cas, il tend l’oreille ».

— Diederik Peeters, fantaisiste conceptuel qui n’a plus rien à dire et écoute par conséquent ce que les objets racontent

 

 

« David Poullard et Guillaume Rannou élaborent ensemble des dispositifs destinés à interroger l’ordinaire, et plus précisément celui de la langue, française en l’occurrence. Leur démarche consiste à repérer dans nos manières de parler des locutions les plus banales possible, à les en extraire, à les observer avec attention, à les tordre, les bousculer, les écouter, jusqu’à en faire apparaître des sens potentiels inattendus. Diverses tentatives d’étirement du français figé ont ainsi pris forme, sous différents formats (du confetti à l’inscription monumentale en passant par l’affiche et le livre) et dans différents contextes (expositions, interventions dans l’espace public, conférences, workshops) ».

— David Poullard & Guillaume Rannou, étireurs de langue figée intervenant du confetti à l’inscription monumentale en passant par l’affiche et le livre

 

 

« Il y a quelques mois, j’ai entrepris de « traduire » les sonnets de Shakespeare. J’ai employé ce mot de « traduire » faute d’un autre plus approprié, mais s’agissait-il vraiment de traduire ? Les sonnets sont nombreux et chacun ou presque demanderait d’être « traduit » de façon spécifique. Mes textes sont parfois très proches d’une traduction sticto sensu, d’autres fois mettent en œuvre des façons différentes d’entendre ce mot et s’apparentent davantage à une description, avec ou non pointes de commentaires, à un certain genre de « dessin », à une citation ou au contraire à une reformulation, voire une remise en chantier du matériau original, — ou tout cela mêlé. Comment appeler ce que j’ai commencé de faire ? Je suis passé par beaucoup de mots, j’en suis au verbe « soutirer ». Je « soutire » des textes aux sonnets de Shakespeare. C’est traduire, oui, mais pas vraiment, ou pas seulement. C’est « traduire, mais ». Donner des nouvelles de ce « sentiment de mais », c’est ce que je ferai dans la Mosaïque des Lexiques ».

Shakespeare passé au bleu, sonnet 141: pas // Mais // Ni / Ni / Ni, ni // Mais, ni //// Seulement.

— Pascal Poyet, poète, éditeur et traducteur plongé dans la « traduction, mais… » des sonnets de Shakespeare