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Toute l’équipe des Laboratoires d'Aubervilliers
souhaite rendre hommage à ce grand homme que fut Jack Ralite.

Jack Ralite  ―  1928-2017

 

 

 

Un grand homme politique nous a quitté.

Doté d'un militantisme d'une grande humanité et d'une croyance indéfectible pour l'action comme possibilité de changer le cours des événements, Jack Ralite nous laisse les traces d'une vie dédiée à l'art.

On lui doit entre autre l'aventure des Laboratoires d'Aubervilliers qu'il a rendu possible alors qu'il était maire d'Aubervilliers de 1984 à 2003. Lieu pour lequel il a toujours manifesté son soutien tout comme son désir de comprendre comment l'art se transforme constamment.

Beaucoup d’artistes présents aux Laboratoires sont allés à sa rencontre pour échanger avec lui sur l’histoire d’Aubervilliers, sur ce que signifie être communiste à l’échelle d’une ville et d’une vie, et à travers les combats politiques qui s’y mènent.

On nous demande souvent comment un projet comme celui des Laboratoires a été rendu possible et pourquoi il est si unique en son genre ?
La réponse est double.
Parce qu’il est, tout d'abord et notamment, le résultat de ce croisement entre une volonté politique et la croyance très forte de Jack Ralite dans le pouvoir de l’art à ouvrir les esprits et à éclairer les vies.
Parce qu’aussi, Les Laboratoires se sont toujours incarnés dans une réalité sociale, politique et culturelle, jamais artificielle.

La politique est un lieu qui fait collectif, dimension qui anime profondément Les Laboratoires depuis sa création et de l’intérieur, faisant écho à ces mots qu’il nous adressait il y a deux ans :

« Déposer le pouvoir au centre veut dire que les décisions d’intérêt commun vont être prises au terme d’un débat public où chacun pourra intervenir, que leur exécution sera mise en œuvre par l’ensemble des citoyens : à tour de rôle ils viendront au centre occuper puis céder la charge des diverses magistratures, si bien que la loi, nomos, et la justice, diké, se substitueront à la puissance du souverain. Pas d’autre roi que la loi commune : nomos basileus. Cette neutralisation du pouvoir suppose ainsi qu’il ait perdu son caractère de sacralité et que les intérêts communs du groupe, les affaires humaines soient traités comme un domaine relevant à travers le débat, de l’analyse intellectuelle, de l’expérience raisonnée, de la réflexion positive.
{…}
Déposer le pouvoir au centre, le mettre en commun, c’est aussi le dépouiller du mystère, l’arracher au secret pour en faire un objet de pensée et de débat public.
{…}
Le politique, dès lors, ne se contente plus d’exister dans la pratique institutionnelle : il est devenu « conscience de soi », il donne à la vie en groupe, aux individus réunis dans une même communauté leur caractère proprement humain ».