illegal_cinema #28

 

Cette soirée s’inscrit dans le cadre de la manifestation Que faire ? Art, Film, politique (11-19 décembre 2010), conçue par le peuple qui manque (commissariat général Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros). Plus d'informations ici.


Offrant un état des lieux des nouvelles stratégies critiques qui se font actuellement jour au sein de la création internationale, et en premier lieu au sein de la production contemporaine des images en mouvement, la manifestation "Que faire ?" s’intéresse aux reconfigurations actuelles des relations entre art & politique. Ces rencontres initiées par la plate-forme curatoriale le peuple qui manque et le Département Film du Centre Pompidou sont constituées de projections, de présentations d’artistes, et d’un symposium international - rassemblant cinéastes, artistes, théoriciens, critiques et curateurs, prolongées par plusieurs actions-satellites en Ile de France (Palais de Tokyo, Beaux-arts de Paris, Laboratoires d’Aubervilliers, l’Espace Khiasma, la Maison Pop et le cinéma Méliès de Montreuil).

 

© Sylvain George

 

Film projeté : QU’ILS REPOSENT EN RÉVOLTE (DES FIGURES DE GUERRES), Strange fruit, un film de Sylvain George, 2010, N&B, 150min.

 

Qu’Ils reposent en révolte (Des figures de guerres) est un film consacré aux politiques migratoires en Europe et aux mobilisations sociales. Composé de fragments qui se renvoient et se télescopent les uns avec les autres, créant ainsi de multiples jeux de temporalité et de spatialité, ce film montre sur une durée de trois ans (juillet 2007- novembre 2010), les conditions de vie des personnes migrantes à Calais. Par là-même, il montre comment les politiques engagées par les États policiers modernes débordent le cadre de la loi, et font surgir des zones grises, des interstices, des espaces d’indistinction entre l’exception et la règle. Les individus (et au premier chef, comme énonciation des « vaincus », parias ou plèbe contemporaine : les réfugiés, les déplacés, les immigrés, les sans-papiers, mais aussi les chômeurs, les jeunes de banlieue...), se voient ainsi traités comme des criminels, sont dépouillés, « dénudés » des droits les plus élémentaires qui font d’eux des sujets de droit, et réduits à l’état de « corps purs », ou « vie nue ».

 

Sylvain George est cinéaste. Après des études de 3ème cycle en philosophie, sciences politiques, cinéma, il réalise depuis quatre ans des films-essais poétiques, politiques et expérimentaux, sur les problématiques de l’immigration et des mouvements sociaux notamment. Son travail, influencé par la pensée de Walter Benjamin, placé sous le signe du réveil et de l’émancipation, allie recherche formelle exigeante et engagement politique. Il réalise aussi bien des ciné-tracts radicaux (la série des Contre-feux) au service de collectifs informels ou de sans-papiers, que des films de courts ou longs-métrage plus « personnels », engagés contre les politiques iniques qui traversent et modèlent notre société. Ses films sont projetés dans les réseaux militants et alternatifs, tout comme dans des grands festivals nationaux et internationaux.


Le peuple qui manque est une structure curatoriale et un distributeur de films et de vidéos d'artistes créée en 2005 par Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros, critiques et programmateurs et un laboratoire de réflexion entre art contemporain, vidéo, cinéma et théorie critique. Invité régulièrement dans une cinquantaine de lieux, le peuple qui manque conçoit des évènements ponctuels (festival de films, cycles rétrospectifs, expositions, rencontres, projets curatoriaux, etc.) et représente le travail vidéo d'une trentaine d'artistes internationaux.

 

Soirée soutenu par le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis