Ne travaillez jamais! - Jour 1
Samedi 10 mai 2014, 10h30-22h


Ces deux journées seront accompagnées musicalement par Alexey Asantcheeff (pianiste) et Jan Mech (musicien, chanteur), Sybille Cornet, Adva Zakai, Yael Davids (artistes). Des publications d’éditeurs indépendants, de fanzines, de journaux et de magazines spécialisés dans l’art ainsi qu’une sélection de livres portant sur l’art et le travail seront proposées par la plateforme éditoriale itinérante Théophile’s Papers. Avec la collaboration et la participation de l’ENSBA Lyon, studio post performance conduit par Marie de Brugerolle, et la HEAD Genève, option art/action. 

Entrée libre sur réservation: merci de préciser si vous assistez à la journée du samedi et/ou dimanche, et si vous souhaitez rester dîner le samedi soir à reservation@leslaboratoires.org et au 0153561590
(pour le dîner: règlement sur place de 8€, 1 boisson comprise)


HALL

10h30. Petit déjeuner

13h30. Pause déjeuner (Food Truck)

17h30. Pause

20h. Dîner, avec Alexey Asantcheef (pianiste), Jan Mech (musicien, chanteur) et Sybille Cornet (artiste). Performance de Dieudonné Niangouna (auteur, metteur en scène).

GRANDE SALLE

11h. FAQ, Pour Travailler Toujours
Performance d'Åbäke (collectif de graphistes) et Ève Chabanon (artiste, chargée des éditions aux Laboratoires d’Aubervilliers)

     La Complainte de Mackie ("Moritat von Mackie Messer"), L’Opéra de Quatre Sous, Kurt Weill et Bertolt Brecht

11h30. Le travail de l'art au travail
Conférence de Barthélémy Bette (sociologue). En quoi les interventions artistiques dans des milieux de travail exogènes opèrent en retour un travail réflexif sur l'artiste et son travail? Les différences sociales et culturelles de ces milieux professionnels interrogent le parcours social de l’artiste, ses représentations, son statut au sein de la société et les codes esthétiques qu'il emploie.

     Chant de la vanité de l'effort humain ("Lied von der Unzulänglichkeit des menschlichen Strebens"), L’Opéra de Quatre Sous, Kurt Weill et Bertolt Brecht

12h30. Theses On Art, Alienation And Labor
Conférence de Mikkel Bolt Rasmussen, suivie d’une discussion avec Ellen Blumenstein et Dora García. Mikkel Bolt Rasmussen est professeur et chercheur à l’Université de Copenhague, département des arts et études culturels. Il a écrit de nombreux textes sur le Situationisme, (spécialement danois) et l’art interventionniste (qui ambitionne d’impacter la vie sociale et politique, ou, comme il dit, la difficile fusion entre art et politique). Les groupes artistiques impliqués dans formes d’action politique, tels quels les surréaliste, les situationistes, l’Art Placement Group ou l’Art Workers Coalitions constitueront les sujets de son intervention. Ellen Blumenstein est aujourd’hui directrice du centre d’art contemporain KW à Berlin, mais a été précédemment l’une des responsables de l’initiative “Haben und Brauchen” (“avoir et avoir besoin”) qui se définit ainsi: “Haben und Brauchen” cherche à défendre dans le champ de l’art ainsi que dans les champs voisins de l’art une plateforme de discussion et d’action. L’objectif est d’établir une conscience de ce qui distingue les formes de la production artistique déployées à Berlin ces dernières dizaines d’années et comment ces formes peuvent être préservées et développées.” L’initiative “Haben und Brauchen” s’applique à explorer  les paradoxes que sous-tendent les concepts des communs, du travail, du travail des artistes et de l’espace urbain.
 
     Deuxième final de quat'sous: Car de quoi vit l'homme? ("Denn wovon lebt der Mensch?"), L’Opéra de Quatre Sous, Kurt Weill et Bertolt Brecht

14h30. Le refus du travail aujourd’hui
Conférence de Maurizio Lazzarato (sociologue, philosophe).
15h30. Refus: art, travail et politique
Discussion avec Francesco Matarrese (artiste), Mattia Pellegrini (critique d’art, curateur, artiste), Stephanie Noach (curatrice, critique d’art) et Guillaume Désanges (critique d’art, curateur). Discussion conduite par Dora García.
La conférence de Maurizio Lazzarato précédera une discussion avec des personnalités concernées par les problématiques du refus du travail. Mattia Pellegrini a fondé avec Cesare Pietroiusti, Alessandra Meo et Davide Rico, le "Museo in Esilio" (le Musée en exil) - un musée dédié aux artistes "hors institution artistique". Un des artistes étudiés particulièrement par le "Museo in Esilio" est Francesco Matarrese, qui s’est volontairement positionné hors institution à la suite notamment de son "télégramme du refus" envoyé en 1978 à sa galerie de Rome pour communiquer "son refus du travail abstrait dans l’art", et de son exil à Bari pour y développer le concept de "post-art". Trente ans après ce télégramme, le refus de Matarrese se perpétue. Guillaume Désanges a étudié quant à lui la pratique de Marcel Duchamp et sa relation paradoxale au travail, le concept de silence artistique et le refus des conventions du langage et de l’argent. Stephanie Noach est commissaire d’exposition hollandaise: elle vient d’ouvrir, avec Stefanie Humbert, l’exposition  "I’d prefer not to", au Stedelijk Museum Bureau Amsterdam, sur le Bartlebysme à l’époque du post-fordisme.

     The Boys in the Backroom et Wenn Ich Mich Was Wünschen Dürfte de Friedrich Hollaender

18h. Labour Power Plant
Présentation de leur recherche, par Romana Schmalisch et Robert Schlicht (artistes), dans le cadre de la résidence “La Chorégraphie du travail” aux Laboratoires d’Aubervilliers. Qu’implique le fait d'être capable de faire un travail qu'on ne trouve pas forcément intéressant? Qu’elles sont les méthodes mises en place pour nous convaincre de donner du sens à notre carrière professionnelle? Quelles capacités psychologiques, physiques, sociales et émotionnelles sont requises pour devenir un ouvrier, pour constituer un "capital humain"? Leur prochain film Labour Power Plant explorera ces questions en imaginant une grande "usine de main d’œuvre" où la société formerait, en déployant des stratégies diverses de conformation des corps et des techniques sophistiquées d'emprise émotionnelle, le capital humain dont elle dépend. Les procédures que le film va mettre en scène sont extraites de pratiques que les artistes ont observé en Seine-Saint-Denis dans des centres de formation et d'éducation au travail, des écoles et des centres de conseil psychologique.

PETITE SALLE

14h-19h. La Maison des Artistes, casa nostra
Ateliers pour 1 à 3 personnes, par Mathilde Chénin (artiste). Vous êtes artiste et n'avez rien à vendre? Vous travaillez toujours mieux lors de vos périodes chômées? C'est au sein de votre activité de graphiste que vous développez votre travail artistique expérimental? La constitution de votre dossier annuel est source d'affres émotionnels conséquents ? Vous développez d'innovantes stratégies de fraude au cadre juridique établi par la MDA, l'Agessa ou le statut intermittent? Le bureau d'étude MDA-casa nostra vous ouvre ses portes afin de recueillir vos témoignages et tracer avec vous les contours des ‘faire artiste’ contemporains.

15h-19h. Abrégé de l’atelier - Une étude iconographique de l’artiste au travail
Ateliers pour 10 personnes par Vassilis Salpistis (artiste), à 15h, 16h, 17h, 18h et 19h. Depuis la réinvention de la figure de l’artiste en tant que professionnel par Vasari, les artistes n’ont eu de cesse d’aborder la question de leur rapport au travail à travers la production d’images. Des autoportraits dans l’atelier à la documentation photographique des performances et aux images produites pour leur communication, ils fabriquent ou valident des représentations de soi au travail, à des fins diverses, mais qui toujours nous éclairent sur leurs auteurs et le contexte politique et social de leurs apparitions. L’Abrégé s’apparente à un atelier de lecture de ces représentations autour d’un imagier - une collection personnelle des reproductions et des coupures de journaux, qui, de par sa matérialité, définit un espace narratif et performatif. Plutôt que d’adopter une approche historiciste, il s’agit d'une tentative collective pour une anthropologie orale et dialectique du premier métier à avoir inventé ses propres représentations. Par rapprochements et analogies, nous tenterons d’amorcer la mise en récit fragmentaire et collective des ces images.


L’intégralité des interventions est traduite en français/anglais.

Avec la participation de l’ENSBA Lyon, studio post performance conduit par Marie de Brugerolle, et la HEAD Genève, option art/action.