Le ciel était trop nuageux pour voir les étoiles / Bastien Mignot
Vendredi 28 avril 2017, 20h

 

Le ciel était trop nuageux pour voir les étoiles
Performance de Bastien Mignot
Avec la collaboration artistique de Julie Menut

 

Dans le cadre de la cinquième édition du Printemps des Laboratoires, portant cette année sur le thème d'Extra Sensory Perception, le 28 avril au soir, deux jours après la nouvelle lune, Bastien Mignot nous conviera à passer un temps dans la forêt de sa pièce à venir Un regard suffit à rayer l'invisible. Une pièce pour pierres, humains, animaux, forêts et théâtres qui dépliera le motif du noir dans un rêve d’obscur.

La performance Le ciel était trop nuageux pour voir les étoiles est imaginée comme un acte de divination collectif. Elle contiendra des fragments de ce qui se fera jour dans la future forme. Ensembles, axes, directions, points, lignes, écarts, manques : autant de facettes dont est fait le pelage épais des agencements à venir.

De l’intime s’offrant dans un espace d’exposition multiplié, où les entités invisibles ne seront pas exemptes d’adresses ni de soins. Un espace qui ne cesserait d’arriver et où s’exposeraient, vulnérables, des présences, des matières, des images, des éléments, des objets, des figures. Nous invitant à être, à l’instar des images passantes, les passants crépusculaires du labyrinthe.

 

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Rêver l’obscur c’est défaire son opposition avec la lumière nous dit Starhawk.

Ce rêve d’obscur sera la mise en place d’une expérience esthétique agissante comme un soin et comme une prière.

Par ce rêve d’obscur il s’agira d’extraire tout le noir lumineux du noir ambiant et de rendre le monde visible par sa poussière.

Un rêve d’obscur à la surface des vues du rêve de la peau des nuits.

Comme un rituel de dépossession, une magie blanche de sorcières pour contrer la magie noire en cours dans la grande époque de la circulation des poisons.

Un rêve d’obscur qui sera la caisse de résonance lumineuse d’un présent apocalyptique.

Comme un rituel de réparation du monde.

Comme une métaphysique de la matière ténébreuse.

Pour nous sortir de l'Anthropocène et replacer la figure humaine au cœur d’une tempête de poussières cosmiques.

Dans ce rêve d’obscur qui est la nuit même, la vision nous est rendue mais la capacité de description nous est retirée. Car la description réduirait l’expérience, qui plus est une expérience qui n’existe pas encore.

L’entreprise est boulimique mais elle ne cherche ni l’exhaustivité, ni l’épuisement des possibles. Elle ne sera au contraire qu’une caresse dans l’étendue.



 Bastien Mignot, Un regard suffit à rayer l'invisible_Atlas

 

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Né au début des années 80 à Paris, Bastien Mignot pourrait être danseur, acteur, metteur en scène, performeur ou chorégraphe. Il fut formé au théâtre à l’École Supérieure d’Art Dramatique Pierre Debauche au début des années deux mille. Après avoir été acteur quelques années, il se rapproche de la performance et de la danse contemporaine. C’est là qu’il rencontre Yves-Noël Genod et Massimo Furlan et qu’il entame son propre travail à la fois scénique et plastique. Il collabore notamment avec le photographe Grégoire Édouard et le musicien Clément Vercelletto, son alter ego. C’est avec ce dernier qu’il fonde l’association Les Sciences Naturelles. Entité dans laquelle ils choisissent de mettre ensemble ce qu’ils font chacun et aussi ce qu’ils font ensemble. En 2013, il intègre le master de recherche ex.e.r.ce au Centre Chorégraphique National de Montpellier sous la direction de Mathilde Monnier. On pourrait dire de son travail artistique qu’il consiste en des réinventions de rituels. Que c’est un travail protéiforme et sensible où se rencontrent des inspirations et des obsessions multiples volontairement non hiérarchisées. Les mondes invisibles, la ruine, le paysage et la disparition en sont les principaux champs d'exploration.

LES SCIENCES NATURELLES
NACHLEBEN
LE SPECTRE DU SPECTRE DES SPECTRES
ALORS QU'UN CERTAIN NOMBRE DE CHOSES AVAIENT DISPARU
DU SILENCE DE LA NUIT

 
Actrice, performeuse, autrice, chercheuse, Julie Menut se forme au théâtre au Conservatoire National de Région de Montpellier, avant d'intégrer l'Atelier Volant au Théâtre National de Toulouse. A sa sortie, elle joue dans plusieurs créations du Théâtre National de Toulouse et dans de nombreuses pièces de théâtre contemporain avant de s'intéresser à un théâtre plus proche de la performance et de la danse contemporaine. Elle y rencontre notamment Keith Hennessy et Yves-Noël Genod avec qui elle travaille lors de différents stages. Dès lors, elle devient interprète de créations de danse contemporaine et de performances, tout autant que de théâtre et commence à développer son propre travail artistique en inventant des formes courtes et des performances. Parallèlement, elle suit un Master en Etudes de genre à l'Université Paris VIII. Son travail est, un travail des lisières et de la multitude, entre recherche universitaire et création, entre performance/théâtre/poésie, entre philosophie/politique/magie. Mais aussi lisière entre les corps (pas seulement humains) et lisière du langage. A partir de là, elle tente d'inventer une dramaturgie des points de fuite, c'est à dire de trouver des points de passage possible entre des mondes, des basculements vers d'autres perceptions et d'autres pouvoirs. La question du pouvoir agite l'ensemble de ses travaux. Les sorcières, les rituels, les pratiques de soin et d'empowerment sont actuellement les motifs principaux de ses explorations.