BOUQUETS ET MAIS DE MOISSON : ARCHIVES PARTIELLES
Une exposition d'Agnès Prévost
Samedi 5 juillet 2025, 14h-00h
Aux Laboratoires d'Aubervilliers
Dans le cadre de la Fête de la moisson #3
La série « Bouquets de moissons » est une recherche en cours sur les objets vernaculaires rituels liés à la culture du blé en France et en Europe. Dans ma famille, avant le XXe siècle, à peu près tout le monde travaillait la terre. Ayant grandi dans une capitale, je suis détachée des nombreux gestes qui ont permis de faire le pain quotidien que je consomme. Dans les herbiers de blés, naturalistes ou scientifiques, la multiplicité des liens concrets entre les travailleur·ses agricoles et leurs cultures est dissimulée. Je me suis intéressée à la façon dont ces liens sont incarnés dans les fêtes agraires passées et actuelles et, plus particulièrement, dans les objets rituels qui s’y rattachent : bouquets, mais, couronnes de moissons, etc... Symboliques et fonctionnels, minutieux ou improvisés, ces objets n’avaient pas vocation à être conservés, et ont hélas pour la plupart disparu. Si les fêtes relèvent en partie de la tradition orale, qu’ont à nous dire les quelques traces matérielles, visibles de celles-ci ? D’après l’ethnologie rurale européenne, les cérémonies agricoles, nombreuses et aux formes très diversifiées, ont beaucoup évolué. En permanence réinvesties de significations nouvelles, elles conservent cependant dans leurs formes actuelles un rapport général au monde du sacré. Je tente retrouver la trace de ces objets témoins et d’en constituer une archive photographique pour pouvoir les regarder depuis notre contemporanéité. Paradoxalement, ces archives sont à la fois proches de nous, accessibles, et invisibles : dispersées et enfouies. Les collecter est une façon de rassembler et de se réapproprier une part de mémoire de nos relations envers la terre et les plantes cultivées – dans cette exposition, les blés.
Agnès Prévost est une artiste plasticienne française. Sa pratique, à la fois intuitive et forme de recherche inspirée par l’écologie et l’anthropologie, porte sur les relations culturelles et intimes entre les humain-es et les plantes. Elle travaille par rencontres : avec des plantes, des lieux, des habitant·es, lors de voyages, d’errances, et de collaborations interdisciplinaires. Ancrée dans le geste du dessin en tant que performance d’une relation au monde, et en tant que faire-avec, elle en fait diffuser l’attitude dans d’autres médiums tels que la photographie, l’installation, l’écriture.
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