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  © Charlène Yves

 

« SE METTRE EN JEU : UN ESPACE DE CRÉATION À SOI » 

La Fabrique des nouveaux imaginaires #6
Premiers gestes
Par Mara Teboul

Vendredi 27 juin 2025
Ouverture des portes, 19h30 • Performances, 20h
Aux Laboratoires d'Aubervilliers

 

Dédié aux pratiques émergentes, le cycle "Premiers gestes" orchestré par Mara Teboul dans le cadre de la Fabrique des nouveaux imaginaires, entend valoriser la recherche d'artistes pluridisciplinaires, en leur offrant un cadre propice à l'expérimentation d'une première tentative artistique, d'une esquisse.

Pour le deuxième rendez-vous du cycle, Mara Teboul invite les artistes :  

• Mélo Lauret (performance)
• Philippe Lebhar
 (danse/performance)
• Sati Veyrunes
 (danse)
• Et des invités surprise

 

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INFORMATIONS PRATIQUES

Vendredi 27 juin 2025
Ouverture des portes, 19h30 • Performances, 20h
Aux Laboratoires d'Aubervilliers

Entrée libre, sur réservation

 

 

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LES ARTISTES ET PERFORMANCES

 

QUI POUR PROTÉGER LES MONSTRES DES CAUCHEMARS ? — Mélo Lauret en collaboration avec Élisa Monteil
[ performance ]

Ma folie n'est pas une activité d'intérieur / Elle n'est pas dressable dans les dressings / pas placable dans les placards / Elle ne sait pas s'affaisser sur les sofas / Elle ne peut pas être rangée et ça dérange // Il faut parler sur scène pour peut-être déranger un temps / ce qui me dérange depuis tout temps / Il faut parler sur scène de ce qu'ils « troublent psy » / Et ils, sans trouble aucun / Je vais parler et ça sera très transparent d'accord ? D'accord / Sans demander l'accord / Sans dire pardon / Qui pour protéger les monstres des cauchemars ? / Un seul en scène autobiographique et performatif sur la folie / la folie qui habite la maison de l'amour / Je t'aime à la folie / je t'aime à ma folie / PS: Je suis un monstre // PPS: Qui pour protéger les monstres des cauchemars ?

Mélo Lauret, 25 ans, est auteur, chanteur, compositeur, performeur, comédien et metteur en scène. Formé au théâtre, il commence très jeune à créer ses propres œuvres pour combler un vide : l’absence de récits qui lui ressemblent. Artiste autodidacte dans sa pratique musicale, il signe en 2019 avec French flair et Sony music. Entre 2019 et 2022, il sort 3 opus, dont un album. Parallèlement, il participe à l’écriture de Plutôt Vomir que Faillir de Rebecca Chaillon, dont il est l’un des interprètes. Mélo se définit comme trans, pédé, gouine, racisé et fou. Ce sont précisément ces identités, qui nourrissent sa création. Il écrit depuis l’enfance, poussé par des émotions intenses et un besoin vital de transformer le chaos intérieur. Collectionneur compulsif des émotions et des souvenirs, il note, questionne, enregistre tout ce qui le marque dans son téléphone-journal intime. Son travail questionne nombres de sujets, parmi lesquels la norme, les identités queer, la détresse et l’amour. Il explore la puissance politique du personnel : faire œuvre de ce qui déborde, de ce qui fait peur, de ce qui fait honte, pour mieux le révéler et le partager. C’est dans cette dynamique que s’inscrit son projet de premier spectacle solo QUI POUR PROTÉGER LES MONSTRES DES CAUCHEMARS ?, qui mêle écriture intime, émotions à vif et pulsion performative, dans un geste de vérité radicale et poétique.

Mise en scène et interprétation, Mélo Lauret
En collaboration avec Elisa Monteil

 

Dibbouk — Philippe Lebhar
[ danse/performance ]

Ce projet est né d’un bouleversement intime : la mort de mon père, le 12 juillet 2022. Il s’est noyé en Israël, un pays qui n’était pas tout à fait le sien, mais dans lequel il se sentait profondément chez lui. Ce drame, survenu pendant ce qui devait être des vacances, a marqué un tournant radical dans ma vie. Une rupture. Une transformation intérieure irréversible. Dans le sillage de ce choc, une question centrale a émergé : celle de mon identité. Mon héritage culturel. Ma judéité. Des dimensions que j’avais parfois mises à distance ou laissées en suspens, et qui aujourd’hui résonnent autrement, avec urgence et nécessité. Dibbouk est donc une réponse artistique à cette secousse. Un solo comme un espace de fouille, de réappropriation, de création. Je cherche à y tisser une parole physique, nourrie de traditions, de fragments personnels, de fantaisies et de croyances. C’est une pièce qui croise le sensible et le spirituel, la mémoire et le mouvement, le deuil et le désir de transformation. Un corps seul en scène, mais traversé par des présences multiples – les voix du passé, celles qu’on hérite, celles qu’on invente.

Philippe Lebhar intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon en 1995 d’où il sort diplômé en 1998. Il commence sa carrière avec Andy Degroat, grâce à qui il affine sa sensibilité autour du travail scénique. En parallèle, il rencontre Lena Josefsson avec laquelle il travaille au sein de Skånes Dansteater, en Suède, pendant près de 5 ans, puis avec différents chorégraphes : Vicente Saez, Filip Van Huffel, la Cie Linga – en Espagne, en Belgique et en Suisse. À son retour en France, il intègre le CCN de Grenoble où il est interprète pour J-C. Gallotta, puis celui d’Aix en Provence auprès d’ A. Preljocaj. Par la suite il collabore entre autres, avec Philippe Jamet, Radhouane El Meddeb, Béatrice Massin, Mié Coquempot, Aurélien Richard, Johanna Levy, Joanne Leighton, Gaëlle Bourges… Il collabore aussi sur des formes plus performatives qui s’appuient sur la composition instantanée pour des projets in situ et de plateau, avec notamment Thierry Thieû Niang, Caroline Grojean, Katell Hartereau & Léonard Rainis... Ces dernières années, il entame des collaborations en tant qu’assistant auprès de Radhouane El Meddeb et plus récemment, auprès de Béatrice Massin, Mickaël Phelippeau, et Chloé Zamboni.

Conception et interprétation, Philippe Lebhar
Regard extérieur, Lisa Vilret // Création lumière, Abigail Fowler // Création musicale, Nicolas Worms // Création costumes, Enzo Pauchet et Yannick Hugron
Production, Groupe Hypérion // Co-production, Pôle Sud, CDCN de Strasbourg, RCI de Seine-Saint-Denis, autres partenaires en cours // Avec le soutien de Danse Dense, théâtre de Vanves, CCN de Grenoble, Les Laboratoires d’Aubervilliers, le CND Centre national de la danse, accueil en résidence

 

Bastard Children — Sati Veyrunes
[ performance ]

Le cri traverse toutes les pièces que j’interprète depuis 2021. Le cri, comme une matière physique, émotionnelle et mémorielle. Un état inconnu, que pourtant mon corps reconnaît entièrement. La voix et le geste, manifestations différentes d’une même source. Bastard Children est un jeu de ré-interprétation perpétuelle. Je revisite les matières des pièces qui m’habitent, à travers le prisme du cri. 
Dans chaque rencontre se révèle une facette singulière. Avec Erna Ómarsdóttir, la voix a une origine profonde, magma, presque géologique. Avec Oona Doherty, la danse est un sprint. Elle se découvre à mesure qu’elle tente de s’articuler. Avec Benjamin Kahn, le cri invoque des figures archétypales. Avec Nina Santes, la voix émerge d’une polyrythmie intérieure. Elle est celle d’un corps qui déborde.
Ces pièces sont des partitions émotionnelles. Toutes chorégraphiant une expérience sensible. C’est un jeu d’agencements qui se joue en réactivant des fragments bruts, à partir de leur version originale, les laissant se rencontrer, s’assembler, se combiner, se superposer, se percuter, se fondre. La voix et le geste s’activent mutuellement. Ils prolongent l’empreinte émotionnelle. Le cri, comme la danse, transperce des voiles successifs, des strates de la réalité. Le corps traverse ces couches, à l’écoute de l’émergence de cette chorégraphie de l’intime. 
Une chorégraphie de l’interprète.

Sati Veyrunes est une artiste chorégraphique originaire de Grenoble, basée aujourd’hui à Marseille. Elle est diplômée de SEAD (Salzburg Experimental Academy of Dance) en 2019. En 2021, Oona Doherty lui transmet le solo Hope Hunt and the ascension into Lazarus, que Sati Veyrunes tourne depuis dans le monde entier. Elles continuent à travailler ensemble pour plusieurs projets cinématographiques et chorégraphiques. Sati Veyrunes collabore avec Benjamin Kahn pour Bless the sound that saved a witch like me, sélectionné à Aerowaves en 2024. Elle travaille également avec Nach et Nina Santes. En 2023, elle est lauréate du Nouveau Grand Tour, programme de recherche conçu par l’Institut Français en Italie. Elle collabore, pour une création en 2026, avec Erna Ómarsdóttir et Adrienn Hód.

Performance, Sati Veyrunes
Regard extérieur et collaboration à la recherche, Nina Santes, Philomène Jander // À partir de IBM1401, a user’s manual  d’Erna Ómarsdottir ; Hope Hunt and the ascension into Lazarus d’Oona Doherty ; Bless the sound that saved a witch like me de Benjamin Kahn ; Wet Songs de Nina Santes
Remerciements, Nina Santes, Oona Doherty, Erna Ómarsdóttir, Benjamin Kahn, Dora Pentchev, Zoé Lakhnati, Philomène Jander, Mara Teboul, Mala Kline, Marieke de Koning, Mathilde Lucas, Felizitas Stilleke